Nous et nos Mémoires

 

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Nous vivons, nous ressentons, nous comprenons, nous tirons des enseignements de nos expériences, nous mémorisons.
Les Mémoires sont indissociables de la Vie. Un bébé, tout juste né, est nanti des mémoires de sa vie intra-utérine et de celles de l’épreuve de sa naissance. Il a perçu son environnement grâce aux sens qu’il a déjà développés, a ressenti les émotions de sa mère… Il s’est construit avec des réflexes de survie propres à l’espèce, et il est programmé pour s’adapter aux situations. Il apprend, il apprend tout le temps, il apprendra en permanence et toute sa vie. Et apprendre, c’est mémoriser.

Nous vivons donc nous ressentons, nous entrons en interaction, nous tirons des enseignements de nos expériences, nous mémorisons. Nous trions les souvenirs, ceux que l’on veut garder, ce qui sont à stocker, ce qui sont à oublier et qui se rappellent à nous, ou ceux que l’on refoule et qu’il convient parfois d’aller réveiller. De notre conception à notre décès, tout cela constitue notre MEMOIRE BIOGRAPHIQUE.

Une Personne hérite également des mémoires transmises par sa Famille : le patrimoine génétique de ses deux parents, et évidemment de tous ses aïeux, qui influence son physique, mais aussi, ses affects, attitudes et comportements.
Ce sont des liens qui s’imposent à nous, qui font que nous subissons des évènements de génération en génération. Nous réitérons les mêmes erreurs, répétons des vécus de situations agréables ou douloureuses, sans liberté réelle de choix.
Parmi ces mémoires familiales, on peut distinguer la mémoire traumatique qui sait s’inscrire dans notre ADN, celle revendiquée comme étant une marque ou une tradition familiale à laquelle il est « indigne » de déroger, celle liée à des schémas de vie répétitifs (des dettes à payer éternellement, et les non-dits, les secrets de famille). C’est notre MEMOIRE EPIGENETIQUE ou PSYCHOGENEALOGIQUE ou TRANSGENERATIONNELLE.

Et puis, il y a les autres, les mémoires propres à notre Etre : Ce sont celles qui nous accompagnent sans trop savoir leurs origines, celles que nous ressentons comme faisant partie de nous, mais non liées à notre vie ou à notre histoire familiale, qui nous rassurent ou nous troublent, celles que nous ne nous expliquons pas.
Ce sont celles qui nous visitent dans nos rêves, celles de nos sentiments de déjà vu, celles de nos affinités inexpliquées pour une culture ou une langue qui nous est étrangement familière, pour un lieu dans lequel on est étonnamment bien ou mal, que l’on reconnait sans jamais y avoir mis les pieds, pour une activité professionnelle qui attire comme un aimant, un art pour lequel on se découvre singulièrement doué.
Ce sont celles qui peuvent nous donner le sentiment de ne pas être à notre place, qui nous font dire « je ne comprends pas, ce n’est pas moi, cela ne me ressemble pas… », celles de nos ressources insoupçonnées dans les moments de crise ou de nos réactions aberrantes.
On pourra chercher et trouver des explications très cartésiennes, faire des hypothèses sur toutes les influences et croyances qui nous affectent (socio-culturelles, religieuses, …), il reste indéniable que nous vivons avec ces MEMOIRES PORTEES.

Toutes ces mémoires, qu'elles soient agréables ou pénibles, présentes ou confuses, sont une partie importante de nous-même ; Elles ont été forgées dans le Passé, elles nous accompagnent dans le Présent et conditionnent notre Avenir.

Travailler sur ses mémoires, c'est se connaître, se reconnaître, aussi, c'est s'accepter puis se libérer des freins, ruminations, influences, pour que notre ETRE s'épanouisse.

 

Maud Le Blaye / juin 2016